Le Togo a réalisé des avancées notables en matière d’éducation au cours des deux dernières décennies. Depuis l’instauration de la gratuité de l’école primaire en 2008, le taux de scolarisation a connu une hausse significative, dépassant aujourd’hui les 90 % au niveau primaire.
Cependant, malgré ces progrès, de nombreux défis structurels freinent encore l’accès à une éducation de qualité pour tous.
1. Inégalités régionales et sociales
Les disparités entre les zones urbaines et rurales sont particulièrement marquées. Dans les régions comme les Savanes ou la Kara, de nombreuses écoles manquent d’infrastructures de base : salles de classe, mobilier scolaire, accès à l’eau potable, installations sanitaires.
Les jeunes filles sont confrontées à des défis spécifiques : mariages précoces, grossesses non désirées, stéréotypes de genre, surcharge de tâches domestiques. Ces obstacles compromettent leur accès à l’école et leur réussite scolaire.
2. Un système éducatif sous-financé
Malgré une hausse progressive du budget de l’éducation, les moyens restent largement insuffisants pour répondre aux besoins.
Conséquences : classes surchargées, manque de manuels scolaires, enseignants mal rémunérés, écoles en mauvais état. Ces limitations affectent directement la qualité de l’enseignement, surtout dans le public.
3. Une qualité d’enseignement à améliorer
Une grande partie du personnel enseignant est contractuel, avec une formation initiale limitée. Cela impacte la qualité de l’enseignement et la motivation des éducateurs.
L’enseignement reste souvent basé sur la mémorisation, au détriment de l’esprit critique, des compétences pratiques et de l’apprentissage participatif.
4. Orientation et formation professionnelle à revoir
Le système éducatif togolais reste déconnecté des besoins du marché du travail.
L’orientation scolaire est souvent absente ou inefficace. L’enseignement technique et professionnel (ETFP) est sous-équipé et peu valorisé. Résultat : de nombreux jeunes quittent l’école sans qualification ni perspectives d’emploi stable.
5. Les effets des crises récentes
La fermeture des écoles en 2020-2021, due à la pandémie de COVID-19, a accentué les inégalités. Beaucoup d’élèves en milieu rural n’ont pas eu accès à l’enseignement à distance.
Par ailleurs, les événements climatiques extrêmes (inondations, sécheresses) perturbent régulièrement le calendrier scolaire. Les mécanismes d’adaptation sont encore insuffisants.
Vers une éducation plus inclusive et résiliente
Pour relever ces défis, plusieurs pistes sont possibles : former et valoriser les enseignants, investir dans les infrastructures scolaires en zones défavorisées, promouvoir l’équité et l’inclusion (filles, enfants en situation de handicap), moderniser l’orientation et l’enseignement technique, et utiliser les technologies éducatives de manière équitable.
Conclusion
L’éducation est un pilier essentiel du développement durable au Togo. En renforçant l’équité, la qualité et la pertinence de son système éducatif, le pays peut offrir à sa jeunesse les moyens de construire un avenir plus prometteur.